Conakry, Guinée – À l’issue d’une session de travail tenue à Conakry, consacrée aux grandes missions du gouvernement pour l’année en cours, le Premier ministre, Amadou Oury Bah, a annoncé une série de mesures visant à faire face à la crise de liquidité qui affecte actuellement le pays.
Cette rencontre stratégique a réuni les Secrétaires généraux, les Conseillers principaux ainsi que les responsables des Bureaux de Stratégie et de Développement (BSD), témoignant de l’importance accordée à cette problématique économique majeure.
Fin des paiements en espèces à la Primature
La principale mesure annoncée concerne l’arrêt immédiat des paiements en espèces à la Primature. Le gouvernement prévoit d’étendre progressivement cette interdiction à d’autres institutions publiques, voire privées.
Selon le chef du gouvernement, les paiements en liquide représentent l’un des principaux facteurs aggravant la crise actuelle de liquidité :
« Nous avons envoyé une note à l’ensemble des structures. C’est une bonne chose que nous soyons réunis ici, car nous faisons tous face à cette difficulté liée au manque de liquidités, quel que soit le type de règlement concerné. Il y a eu des réflexions, des réunions, et des décisions ont été prises. Désormais, il faut systématiquement éviter les paiements en espèces. Il faut privilégier les virements de compte à compte », a déclaré Amadou Oury Bah.
Vers une bancarisation renforcée
Le Premier ministre a insisté sur la nécessité de domicilier l’essentiel des opérations financières dans le système bancaire national afin de soulager la Banque centrale :
« Nous ne pouvons pas nous permettre, chaque mois, de demander à la Banque centrale d’imprimer des billets. Cela coûte extrêmement cher et affaiblit dangereusement notre économie », a-t-il averti.
Une première mesure concrète dès fin juin
Malgré la complexité de la réforme, une première mesure concrète entrera en vigueur dès la fin du mois de juin :
« À la Primature, d’ici fin juin, aucune prime, aucun salaire ne sera distribué en espèces. Tous les paiements se feront par virement bancaire », a-t-il précisé.
Le Premier ministre a également exhorté toutes les structures étatiques, y compris les forces armées, à revoir leurs mécanismes de décaissement :
« Il faut y réfléchir. Cela fait partie de la lettre qui a été envoyée à toutes les structures. Pourquoi est-ce important ? Parce que si vous ne pouvez pas décaisser correctement, vous ne pourrez pas exécuter les missions qui vous sont confiées. Mais tout cela sera pris en compte », a-t-il rassuré.
Lutter contre une pratique “archaïque”
Pour Amadou Oury Bah, la circulation excessive de liquidités en espèces constitue un frein au développement économique :
« Tant qu’on reste dans cette pratique archaïque de transporter des sacs d’argent pour régler des dépenses, notre économie ne pourra pas progresser. Un sou bien investi peut en produire un autre, et grâce au multiplicateur, un franc investi peut générer dix fois plus de valeur. »
Une vision ambitieuse pour 2025
Cette session de travail a également été perçue comme une opportunité de renforcer la cohérence des actions gouvernementales autour d’une vision claire, structurée et ambitieuse pour l’année 2025 en République de Guinée.
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Antoine Neima
Conakry, pour echoguinee.
📞 627 14 13 84
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