Au compte de sa visite de 48 heures sur le sol guinéen, du 1er au 2 juin 2025 à Conakry, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, et son homologue guinéen, Amadou Oury Bah, ont animé un point de presse à la Primature guinéenne dans l’après-midi du lundi 2 juin. Face aux médias guinéens et étrangers, Ousmane a refusé de se prononcer sur la disparition d’acteurs de la société civile guinéenne et de journalistes.
« … je m’abstiendrai, par respect, de venir en Guinée pour avoir à dicter aux Guinéens ce qu’il y a à faire… », a lâché le PM Sonko. Pour lui, s’il devait le faire, ce serait d’une façon discrète. « …je ne viendrai pas ici dans une conférence de presse pour vous dire que j’ai dit ceci ou que j’ai fait cela », a-t-il conclu sur le sujet.
Un silence « inacceptable »
Cette sortie d’Ousmane Sonko a suscité de vives réactions en Guinée et sur le continent, notamment au Sénégal, avec AfricTivistes, une organisation panafricaine de la société civile, fondée en 2015 à Dakar. C’est aussi une plateforme de défense des valeurs démocratiques, des droits humains et de la bonne gouvernance à travers l’utilisation des technologies numériques.
« …je m’attendais à plus. Mais le seul fait que la question soit posée devant le PM guinéen me réconforte dans notre démarche », s’est consolé Abdoul Junior Cissé, membre d’AfricTivistes. Le fait de voir Ousmane Sonko éviter la question de la disparition de Foniké Menguè, Bilo Bah, Habib Marouane, n’a pas surpris ce dernier.
Et que dire d’Alioune Tine, figure emblématique de la défense des droits humains en Afrique de l’Ouest. Membre fondateur de l’Afrikajom Center, de son côté, il juge la circonstance de cette sortie, rappelant que le Premier ministre était en mission diplomatique. Même s’il estime que ce silence est acceptable : « C’est le silence sur les personnes disparues en Guinée qui est inacceptable », a-t-il martelé.
Cela ne s’est pas limité qu’au chef du gouvernement sénégalais.
« Bah Oury est membre fondateur de l’Organisation Guinéenne des Droits de l’Homme et comprend parfaitement notre démarche », a-t-il renchéri.
Cette réponse laisse une tâche sur une visite basée sur le raffermissement des liens diplomatiques et économiques entre ces deux économies.
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