
Dans un paysage commercial en pleine mutation, le digital attire de plus en plus des jeunes Guinéens. Joseph OULARE, entrepreneur autodidacte, fait partie de cette génération qui mise sur le numérique pour bâtir son avenir. Spécialisé dans l’e-commerce, il s’est imposé en quelques années comme une figure montante du commerce en ligne en Guinée.
Passionné par le digital, Joseph a fait ses débuts avec un modeste stock de lunettes importées de Chine. Une page Facebook, quelques publications bien ciblées, et une offre de livraison à domicile ont suffi pour lancer l’activité. « Les débuts n’ont pas été faciles, mais petit à petit, j’ai gagné la confiance des clients », raconte-t-il.
Aujourd’hui, il commercialise sous la marque LANDEY des lunettes de soleil, des accessoires électroniques et des produits de soins esthétiques. S’il travaille principalement via les réseaux sociaux – Facebook, Instagram et WhatsApp – il a également développé des boutiques en ligne sur la plateforme Shopify. Mais en Guinée, explique-t-il, le contact humain reste essentiel : « Beaucoup de clients veulent discuter avant de commander, d’où l’importance de WhatsApp dans le processus de vente. »

Formé sur le tas, Joseph a appris les bases du marketing digital grâce à des vidéos, des webinaires et l’observation de modèles à succès. Sa stratégie repose sur la publicité sponsorisée, le storytelling autour de ses produits, des visuels attractifs, et parfois la collaboration avec des influenceurs locaux.
L’organisation des livraisons s’effectue avec des partenaires locaux. Dans 90 % des cas, le paiement se fait à la livraison. Une approche qui rassure les clients, même si elle n’est pas exempte de défis. « Il y a souvent des retards ou des hésitations à payer, mais avec le temps, on apprend à gérer. »
Malgré les obstacles, l’activité est aujourd’hui rentable. Les périodes de fêtes, notamment de fin d’année, représentent des pics de ventes importants. « Les produits qui se vendent le mieux sont ceux qui répondent à un besoin concret : soins pour la peau, accessoires pratiques, lunettes stylées à prix abordable », précise-t-il.

Joseph OULARE voit dans le e-commerce un levier de développement pour les jeunes. « Oui, on peut vivre du digital. Mais il faut être discipliné, patient, et prêt à se former en permanence. » Pour lui, le e-commerce est un véritable métier, loin de l’illusion d’enrichissement facile souvent associée au numérique.
Ses ambitions sont claires : automatiser une partie de son système de vente, élargir son offre, et lancer une marketplace locale. Objectif : permettre à d’autres jeunes vendeurs de bénéficier d’une plateforme fiable, avec un système de paiement à la livraison intégré.
Ouvert aux partenariats, Joseph OULARE appelle à un soutien plus structuré pour faire émerger un véritable écosystème du e-commerce en Guinée. « Ensemble, on peut faire grandir ce secteur. Il y a un énorme potentiel, mais il faut des moyens, des outils, et des alliances solides. »
Abdourahmane Bah pour echoguinee.
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