La Cour d’Appel de Conakry a confirmé ce mercredi 28 mai 2026, la condamnation du président du parti Mouvement Démocratique Libéral (MODEL), Aliou Bah, pour offense et diffamation à l’encontre du Chef de l’État. Après le verdict, la réaction fut vive auprès de la défense du leader politique. À la sortie de l’audience, Me Galissa Hady Diallo n’a pas caché sa frustration. Il fustige la décision de la juge Hadja Fatou Bangoura.
La réaction de la défense de l’opposant ne s’est pas fait attendre à la sortie de cette ultime audience à la Cour d’Appel de Conakry. Selon Me Galissa Hady Diallo, la Cour d’Appel de Conakry n’a fait que confirmer le jugement du tribunal de première instance de Kaloum contre son client. Il estime que la juge a validé l’intégralité de la décision précédente.
‹‹ Mais il se trouve qu’en appel, ce n’est pas un jugement de forme, c’est de rejuger l’affaire aussi bien dans le fond que dans la forme. Confirmer une telle décision voudrait dire qu’elle confirme le fait que le juge de première instance dise que les propos de M. Aliou Bah laissent entrevoir, c’est-à-dire qu’on est dans la supposition. ››, regrette-t-il, avant d’avancer que : ‹‹ Nous n’allons pas tout de suite décider de la stratégie. On va se concerter avec nos confrères ainsi que notre client Mamadou Aliou Bah pour voir quelle est la suite qu’il faut donner à une telle décision. ››
La pilule passe mal dans le camp du MODEL. ‹‹ C’est trop facile. ››, estime-il.
Par ailleurs, l’avocat a aussi critiqué le déroulement de cette seconde partie judiciaire. Du refus de la médiation au refus d’accès du public dans la salle, Me Galissa a souligné un manque de transparence dans la tenue de cette affaire.
‹‹ Souvenez-vous, on est allé chercher des dames à qui on a payé 30 000 francs, on est allé chercher des jeunes du quartier jusqu’au port là-bas pour venir remplir la salle, tout ça pour ça. J’aurais aimé qu’on nous dise qu’on a fait toutes ces manœuvres-là pour aboutir à quelque chose, pas pour dire qu’on confirme. En fait, à un moment donné, il faut qu’on arrête de se servir du droit pour priver les uns et les autres de leur liberté, ça, c’est fondamental ››, a-t-il continué de fustiger.
L’avocat d’Aliou Bah appelle au calme après ce verdict en appel, tout en soulignant, d’après lui, une injustice structurelle en Guinée. Il insiste sur le fait qu’Aliou Bah n’est pas abattu et que ses partisans doivent demeurer confiants. Le pôle d’avocats tentera d’utiliser les recours restants à savoir, devant la Cour suprême guinéenne et la Cour de justice de la CEDEAO, pour tenter d’obtenir sa libération.
Arabiou Barry
623647972
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