
Depuis janvier 2025, la gestion des déchets à Conakry est confiée aux collectivités locales. Chacune étant responsable de la pré-collecte, de la collecte et du transfert vers les zones de traitement. L’État central se concentre désormais sur la planification et les investissements, comme le projet du Centre d’Enfouissement Technique de Baritodé à Dubréka, soutenu par l’AFD. Toutefois, des limites budgétaires et des lenteurs administratives retardent l’exécution de cette gestion.
À Conakry, la gestion des déchets a toujours été une problématique difficile à résoudre. Bien que des avancées (ramassage, création de PME ou encore une implication des autorités…) soient visibles à quelques endroits, l’insalubrité de la capitale guinéenne demeure une triste réalité. Ce défi persistant est dû aux limites des moyens logistiques, au manque de formation, aux irrégularités de ramassage, au non-respect des contrats d’assainissement. Certains citoyens n’hésitent pas à pointer les autorités comme responsables de la situation. C’est le cas d’Ousmane qui pense que les efforts sont insuffisants. « Je dirais que l’État n’accomplit pas pleinement son devoir en matière de gestion des ordures à Conakry. Partout dans la ville, on voit des tas d’immondices, que ce soit en bordure de route, dans les marchés ou même devant certaines concessions. Cela montre un manque d’organisation et de suivi dans la collecte et le traitement des déchets. »
Sur ce débat, les citoyens sont des acteurs clés pour lutter contre l’insalubrité. Cet autre citoyen interrogé sur la question, a préféré l’anonymat. Il estime que les citoyens sont les premiers responsables de ce phénomène. ‹‹ Le dépôt anarchique des ordures dans les caniveaux, les rivières ou sur la voie publique reste une habitude tenace. Pourtant, sans une participation active des citoyens dans le tri, le paiement régulier de la collecte et le respect des consignes d’hygiène, aucun système ne peut fonctionner durablement. ››, s’est-il indigné, avant de rajouter que : ‹‹ Les campagnes de sensibilisation doivent donc être renforcées, notamment dans les écoles, les lieux de culte et les marchés. Un citoyen informé et responsabilisé devient un acteur puissant du changement. ››

Malgré cette difficulté d’éradication, aujourd’hui, il faut saluer l’existence d’ONG et l’émergence des PME de collecte d’ordures. C’est le cas de Jeunes volontaires pour un environnement propre, ou encore Zéro Déchet Guinée. Ou encore, le projet « Sanita Villes Propres », en collaboration avec l’Union Européenne, a permis l’installation de zones de tri dans plusieurs quartiers, comme à Kakimbo.
Selon la société de gestion de la décharge Publique de Dar-es-Salam (PICCINI), Mille (1000) tonnes de déchets, c’est le volum de déchets ménagèrs produits par jour, dans la ville de Conakry.
Abdourahamane BAH
Pour Echoguinée.com
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